Sujet : Zucchero à Brescello, un air d'Amérique chez Don Camillo

D'ordinaire assez calme, le petit village de Brescello, à une vingtaine de kilomètres de Parme, connaissait ce jour-là une effervescence particulière. C'est là que Zucchero présentait son nouvel album, Chocabeck. Le chanteur avait choisi ce lieu, théâtre du tournage de la série des films Don Camillo, avec Fernandel, pour sa ressemblance avec le village où il a passé son enfance, à la vie rythmée par l'Église, le Parti communiste et le football.

«Je rêve que le monde puisse être à l'image de ce petit village-là. J'ai grandi auprès d'un oncle très communiste, en face de l'église où j'ai appris à jouer de l'orgue. Chaque jour, il se querellait avec le prêtre comme les faisaient Peppone et Don Camillo. Mais le prêtre était invité à dîner avec nous tous les soirs», se souvient Adelmo Fornaciari, connu dans le monde entier sous le nom de Zucchero.

Fan de blues, de soul et de rhythm and blues, ce quinquagénaire n'aurait jamais pu rêver du destin qui est le sien. «Avec une gueule et une voix comme les miennes, je n'aurais jamais imaginé qu'on me fasse signer un contrat d'enregistrement», s'amuse-t-il. Voilà pourtant une vingtaine d'années qu'il est le seul rocker italien connu au-delà de la péninsule. C'est grâce à l'Anglais Eric Clapton que Zucchero est parvenu à s'exporter, dès 1990. «Alors qu'il était en vacances en Sicile avec sa compagne italienne, il est venu m'écouter dans un stade. Après le concert, il a frappé à la porte de ma loge, en me disant: “Le monde entier doit voir ce spectacle.” Deux mois après, j'assurais la première partie de sa tournée mondiale.» Depuis lors, Zucchero a largement été accepté dans le gotha du rock. Proche de Sting (il est le parrain de sa fille Coco) comme de Jeff Beck, il a collaboré pour la troisième fois avec Bono sur une chanson de son nouvel album.

«Il me dit toujours: “Ta voix sonne comme une section de cuivres” », raconte-t-il avec fierté. «Mais ma route n'a pas été rectiligne, tempère-t-il. il ne m'a pas été facile de me faire une place dans la grande famille du rock'n'roll .»

Extrait d'un article d'Olivier Nuc, paru dans Le Figaro du 22 novembre 2011.

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